La Fédération nationale des sapeurs-pompiers accorde une place importante au sport et parraine ainsi chaque année une vingtaine de championnats nationaux sapeurs-pompiers.
Les manifestations sportives nationales
- Épreuves sportives de service (cross, parcours sportif et épreuves athlétiques) : elles sont organisées par un SDIS, sous le patronage de la FNSPF. Un roulement est établi entre zones sportives.
- Compétitions associatives : la FNSPF parraine et soutient aussi certaines compétitions sportives hors service, de niveau national ou international, et qui répondent à différents critères établis par la Commission fédérale des sports et des techniques sportives.
La préparation physique des sapeurs-pompiers
- Comment les sapeurs-pompiers entretiennent leur condition physique, alors que les aléas, ennemis de la programmation, sont au coeur de leur métier ?
- Question posée à Michael Goufier, référent national à l'ENSOSP (École nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers).
Comme les sportifs de haut niveau, les sapeurs-pompiers doivent avoir une condition physique irréprochable. Mais contrairement à eux, ils ne savent pas quand celle-ci leur sera utile. Michael Goufier, référent national à l'ENSOSP (École nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers) et auteur du livre La préparation physique du sapeur-pompier, témoigne de cette problématique : « Sur son temps de garde, le sapeur-pompier ne peut pas faire de la haute intensité, parce que son activité physique doit être compatible avec ses obligations opérationnelles, elle ne doit pas mettre en péril l'intervention qui pourrait suivre. Or, l'intensité est l'un des trois piliers de l'entraînement, avec la récupération et la régularité. » Mais comment les sapeurs-pompiers peuvent-ils adapter leur programme au facteur aléatoire inhérent à leur métier ? Michael Goufier poursuit : « Un pompier a besoin de force et d'endurance de force, au niveau musculaire. Au niveau cardio-vasculaire, il a besoin d'endurance fondamentale et surtout de puissance maximale aérobie. Tout l'enjeu de sa préparation physique, c'est de se demander : "que puis-je faire à la garde et que puis-je faire lors de mes jours de repos ?" »
C'est donc en fonction de ces deux phases – garde et repos – que le sapeur-pompier articule sa prépa. « Prenons l'exemple de 24h de garde - 48h de repos, parce que c'est l'une des planifications les plus courantes, reprend Michael Goufier. Sur les temps de garde, il peut travailler de la PMA, de l'intermittent court-court en 30-30, de la force sur des exercices au poids de corps... mais pas avec des charges maximales ! Il ne peut pas faire de l'excentrique avec des charges lourdes par exemple, parce qu'il va abîmer des myofibrilles et créer des micro-déchirures qui l'empêcheront d'être à 100% de son potentiel opérationnel (...) Sur son premier jour de repos : il peut travailler la filière anaérobie lactique et sur son second jour de repos : il peut faire une séance de récupération, faire des étirements, aller nager ou trottiner. »
Pour construire ainsi, intelligemment, sa préparation physique, le pompier est accompagné : « Il y a chez les sapeurs-pompiers professionnels l'équivalent des moniteurs de sport de l'armée. Ce sont des encadrants des activités physiques (EAP, dont il est formateur, ndlr). Ils sont répartis sur trois niveaux, de l'animateur au conseiller technique. Ils sont en charge, éventuellement, de réaliser des programmes. »
Le nombre et l'implication des EAP varient selon les SDIS (services départementaux d'incendie et de secours), et chaque sapeur-pompier doit avoir un bagage de connaissances suffisant en anatomie, physiologie et biomécanique, pour être autonome dans sa préparation. D'après Michael Goufier, au-delà de la maîtrise des exercices à réaliser, cela passe par une bonne approche psychologique : « En fait, il y a deux préparations physiques. La préparation physique à des fins professionnelles : amélioration des interventions, récupération, vivacité, capacité à transporter plusieurs fois des charges lourdes, etc. C'est un premier ancrage. Le deuxième, c'est la préparation physique à des fins personnelles : lutte contre les maladies cardio-vasculaires, contre les troubles musculosquelettiques et contre le mal-être. Si le pompier a ces deux dominantes en tête lorsqu'il s'entraîne, il conduira au mieux son activité physique. »